Je dois courir... Pour oublier.[Libre][CLOS]

Ce jour était arrivé. Ce cauchemar, cette douleur qui restait présente, qui brûlait mes mains, cette peur, la panique, le sang, les larmes... Je m'étais réveiller en sueur, devant Éric qui me fixait avec panique et tristesse. Je l'avais encore appeler, je lui avait encore crier d'arrêter, j'avais pleurer. Les battements de mon cœur étaient erratique. Le matin arrivait, emportant avec lui la nuit de douleur dans laquelle mon corps trempait.

J'avais finalement dit à Éric que je sortais ce matin, pour pouvoir penser à autre chose que cette nuit passée. Je poussais le battant de la porte d'entrée et je sortais prendre la direction du Lac Noir. Courir, oublier ces instants de douleur, hurler, dire stop et ne plus revenir en arrière. Habillé d'un simple pull gris, d'un pantalon souple de gym et de baskets, je prenais une grand inspiration et je démarrais ma course folle.

La rage s'emparait de moi et j'accélérais ma course folle. Le liquide amer roulait sur mes joues avant de prendre leur envol loin derrière moi. Je serrais les dents, j'étais en colère. Je hurlais « ARRÊTE DE ME HANTER DE LA SORTE » « JE NE VEUX PLUS TE VOIR » « LAISSE-MOI »! Et je continuais d'accélérer la cadence. Mon cœur battait plus vite que mes pas, mon souffle devenait saccadé et je courrais sans m'arrêter.

Je m'arrêtais soudainement. Je soufflais rapidement pour reprendre un rythme normal. Mon poul virait fou et cognait dans ma poitrine comme un tambour. Trempant de sueur, je me laissais tombé dans les cailloux, les genoux premiers. Je ressentais encore la douleur de ces morceaux de roc qui m'avaient tant fait mal.

Tout me rappelais la douleur que Duncan m'avait infliger. C'était pire qu'un viol, c'était pire qu'une séquestration. Pire que la mort. J'enfouissais le visage dans mes mains et hurlais de douleur, dans des sanglots qui resteraient là, gravés au fond de moi toute la journée. Pour toujours. On effaçait pas le passé, mais on pouvait l'enfouir tout au fond de soi.

Après cette crise de sanglots, je baissais les mains sur mes genoux et je tournais le visage vers le Lac et l'horizon. Une bourrasque de vent arriva derrière moi pour soulever mes cheveux. Seules mes yeux emplis d'une incroyable tristesse pouvaient encore être perçus, par n'importe qui, qui passait par là.

J'étais assis, juste en face du Lac Noir. J'aimais beaucoup cet endroit à vrai dire, parce qu'il n'y avait jamais beaucoup de monde. Et puis aussi car la vue que l'on avait depuis ici était imprenable. Et parce que j'avais sans doute passé un bon nombre d'heures avec Lily ici...Peut-être que j'espérais qu'elle revienne et ne fasse comme si de rien n'était, mais c'était perdu d'avance...Il fallait que je me fasse l'idée que plus jamais elle ne me souriera ou même ne m'adressera la parole.

Cependant un cri détourna mon attention en me faisant sursauter. Qui pouvait donc bien être là? Et surtout, que se passait-il ? Je me tournai, baguette en main parce qu'on ne sais jamais....Je ne vis personne à première vue. Quoique, en y regardant de plus près, il semblait yavoir une silouhette non loin, mais je ne savais absolument pas dire de qui il s'agissait...

Je finis par me relever, et prit mes affaires avant de m'avancer vers la personne. En temps normal je n'y aurais pas fais attention, mais j'avais l'impression que je conaissais cette voix, comme si elle m'était familière.

-Sebastian?

lançais-je alors que l'élève n'était plus qu'a quelques mètres de moi. En tout cas, si ce n'était pas lui, c'était quelqu'un qui lui ressemblait très fortement! J'hésitai quelques secondes, avant de poser mon sac et de me mettre à côté de lui. Si il voulait être seul, il n'aurait cas me le dire et je le ferais...Cependant si il voulait que je reste, qu'est ce que je pourrais bien faire? Ce n'est pas comme si j'essayais de consoler les gens autour de moi tous les jours....Et il ne semblait particulièrement pas heureux...Après tout, il n'avait peut-être pas envie de me dire quoique ce soit...Mais pourquoi ne pas essayer? C'était mon ami. Même si je ne l'avais réalisé que quelques jours plus tôt.

-Je...Ca ne doit pas être très confortable dans les cailloux...Tu seras sans doute mieux assis dans l'herbe...Sauf si tu veux que je te fiche la paix, tu n'as cas me le dire...

Bon, maintenant, soit il me remballe et je fais comme si de rien n'était, soit il me demande de rester et...Je ne sais pas ce que je fais...Ce qui ne m'avance pas beaucoup...

J'entendis des pas s'approcher de moi. Le regard fixe sur l'horizon, je n'y prêta pas attention jusqu'à ce qu'une voix très reconnaissable s'élevait. Surpris, je tournais le visage vers lui. Je laissais mes iris plonger dans ces deux Onyx qui me regardaient avec, ce que je pensais, de l'inquiétude. Je ne pouvais pas sourire, du moins, si je forçais et l'envie n'y était pas.

De le voir devant moi, c'était étrange. Bien que dans sa nature c'était étrange, mais..., c'était agréable et je ressentais quelque chose chez lui qui me plaisait, mais je ne pouvais pas dire quoi tellement j'aimais beaucoup ce garçon. Je l'aimais comme Éric, comme un frère. Ce sentiment de protection chez moi était tellement flagrant surtout.

- Severus... Dis-je d'un ton extrêmement calme.

Il reprenait la parole et je secouais la tête vivement, agrippant un de ses poignets.

- Non ! Reste, s'il te plaît. J'accepte de m'asseoir dans l'herbe.

Je me relevais durement. Mes jambes venaient de vivre un calvaire. Mais je devais courir, pour oublier. C'était devenu quotidien, courir après ce cauchemar, après cet ''anniversaire''. Mes parents ne comprenaient pas pourquoi je devais le faire, mais si je gardais tout ça au fond de moi, je resterais sur les nerfs.

Je le suivais donc jusque dans l'herbe. Je m'installais en tailleur, les mains jointes sur celles-ci. Je relevais le visage vers le ciel en en disant à Severus :

- Comment pourrais-je t'expliquer ce qu'il m'est arrivé. Je frottais mes mains nerveusement, tout en baissant les yeux sur eux, Je suis un enfant adopté. Je suppose que tu le sais ça. Les années les plus horribles étaient lorsque j'étais à l'orphelinat. Il y avait un garçon, qui avait une bande de copains et qui s'amusait à martyriser tout le monde. Et lorsqu'il a comprit que j'étais un garçon renfermé et naïf il a commencer. Il s'acharnait, me faisait du mal. Ça allait loin, de plus en plus. Au début, il me harcelais, ensuite...

« Hey ! J'ai un nouveau jeu pour toi Sebastian ! Tu veux y participer ? »
« Oui ! »
« Ça s'appelle ''Le lancé de cailloux'' Hahaha »

Les larmes venaient d'elles-même, je ne pouvais les retenir. J'enfouissais le visage dans mes mains.

- Je... Je suis désolé de me montrer dans cet état... C'est dur d'en parler...

Je regardai la main de Sebastian qui m'avait aggripée le poignet, comme si il avait besoin de moi. C'était bien la première fois que cela arrivait en tout cas! Alors je n'avais aucune raison de me défiler...Cela ne me servirait à rien de toute façon. J'avais fait mon choix, je voulais rester aux côtés de Sebastian et Eric, qui me semblaient beaucoup plus fiables et qui semblaient quand même beaucoup plus sympathique que d'autre. Et peu importe ce que cela pouvait avoir comme conséquences, je préférais de loin avoir des personnes sur qui compter!

Il finit par s'asseoir dans l'herbe, et j'en fis de même, m'installant à côté de lui. Il semblait en tout cas avoir couru depuis un bon bout de temps. Si il le faisait souvent, il n'aurait pas de crampe, dans le cas contraire, il devait en avoir, ou en aurait d'office. Il semblait plutôt enclin à parler, et non me remballer, ce qui dans un sens me rassurait. Parce que, si il me parlait, cela signifiait dans un sens qu'il me faisait confiance! Pas que je pensais qu'il ne le ferait pas, juste que j'ai tendance à me sous-estimer la plupart du temps...Enfin, peu importe là n'est pas la question.

Je me mis à écouter ce qu'il disait, ne l'interrompant pas. Après tout, si j'étais à sa place la dernière chose que j'aimerais qu'on me fasse, c'est m'interrompre! Mais à un moment, il enfout son visage entre ses mains, et commença à pleurer avant de s'excuser, bien qu'il ne le devait pas. Le voir dans cet état me faisait du mal, bien que je ne connaissais pas depuis si longtemps. Ne sachant pas trop quoi faire, je posai une main sur son épaule, me sentant plus ridicule qu'autre chose.

-Il n'y a pas de quoi t'excuser...J'ai...Vécu plus ou moins la même chose avant d'entrer à Poudlard...Sauf que j'avais le choix entre rester à la maison et subir les crises de mon père, ou aller dehors et subir les enfants du quartier...Je n'ai jamais pu aller à l'école comme eux, mon père avait trop peur que je fasse "n'importe quoi" là-bas. Et évidemment ça ne leur a pas échappé...Ils ne se sont calmés que lorsque j'ai fais connaissance avec Lily...Elle a beaucoup plus de courage que moi et les a remballés en moins de deux....

J'écoutais Severus. Heureusement lui avait trouver quelqu'un qui le défendait, tandis que moi, j'avais subi jusqu'à mes neuf ans les sévices de Duncan. Avant que les Lowright ne me prennent. J'essuyais les larmes qui coulaient encore sur mes joues avec mes gants. Je fermais les yeux en fronçant les sourcils. Devais-je lui montrer, devais-je lui expliquer pourquoi aujourd'hui j'étais dans cet état ? Après tout, je lui faisais confiance. C'était mon ami.

- Aujourd'hui, c'est un jour particulier. J'inspirais profondément et expirais, C'est la date où Duncan m'a offert quelque chose qui resterait gravé dans ma chaire.

J'avalais ma salive, en fixant l'horizon, le regard vague.

- Je dessinais quand j'étais petit. Je dessine encore aujourd'hui, mais à ce moment là, mes mains n'étaient pas comme maintenant. Maintenant...

Je tirais légèrement un de mes gants, pour montrer une partie de cette tragédie, de cette mutilation. On voyait distinctement une longue coupure traverser la main. L'on voyait les cicatrices des fils qu'il avait fallut me remettre. Je crois que c'était la pire de toutes sur mes mains. Il avait bien fallu stopper l'écoulement de sang et refermer le tout avec au moins neuf ou dix fils. Je ne me souvenais plus du tout, mais je savais qu'il en avait fallu beaucoup. Je ne supportais pas la vision de cette cicatrice, et je détournais le regard tout en laissant à Severus de regarder.

- Maintenant, mes deux mains ressemblent à ça. Elles ne ressemblent plus à rien.

Je cachais de nouveau cette horrible chose qui resterait à jamais sur la surface de ma main. Et depuis que j'étais à Poudlard, j'avais appris à ne plus jamais me laissé faire. C'était pour cela que j'étais devenu quelqu'un d'autre, que j'étais devenu cruel parfois, que je me battais lorsqu'on me cherchait. Tout ceux qui se moquaient de moi avaient reçu leur leçon.

Je tournais le visage vers Severus. Qu'allait-il penser de moi maintenant ?

Le Serpentard sécha ses larmes, avant de reprendre la parole, parlant d'un certain Duncan. Quoiqu'il en soit, cela n'avait pas l'air facile pour lui de parler de ce qui s'était passé...Il ifnit par relever légèrement ses gants, qu'il semblait porter tout le temps, ce qui laissa apparaître une longue cicatrice. Je ne cillai pas, bien qu'intérieurement je ne me sentais pas du tout dans mon assiette. Comment pouvais-t-on faire ça à quelqu'un? Quoique j'avais déjà la réponse...Après quelques insants, il tourna sa tête vers moi, comme si il se demandait comment j'allais réagir face à ça. Je restai sans rien dire quelques instants réfléchissant.

-Pour un Moldu, oui cela resterait gravé à jamais, maintenant, avec certaines potions tu peux les faire disparaître...

Je cherchai quelques instants dans mon sac, avant d'en sortir un pot que j'avais toujours avec moi, plus par sûreté qu'autre chose. Je m'en étais servis maintes fois, et j'avais bien du le remplir plusieurs fois, en passant par la case "réserve de Slughorn" et par la case "salle des cachots inutilisée qui me servait de pièce pour faire mes potions et autres choses."

Je lui tendit le pot en verre, avant de me rendre compte que je ne lui avais pas dis de quoi il s'agissait.

-C'est un baume que j'ai déjà utilisé plusieurs fois pour faire disparaître toute trace de blessure...A voir la profondeur de la tienne, tu devrais en mettre pendant plusieurs mois pour qu'elle disparaisse complètement, à moins que je ne l'arrange pour que les effets soient plus forts et agissent plus vite...Seulement...Il faut trouver quel ingrédient rajouter....

Je fronçai les sourcils, tout en réfléchissant. Quel ingrédient pourrait me donner l'effet voulu?Certainement pas du sucre ni un ingrédient dans le genre... De la griffe de Grimchebourdon? Non plus mais je devais me rapprocher... Je pris mon livre de Potions et le feuilletai. J'avais réussi à trouver l'autre jour l'ingrédient qu'il fallait pour qu'un autre baume agisse plus vite...Je m'arrêtai à la page voulue et regardai : de la griffe de Sombral! Voilà ce qu'il fallait!

-De la griffe de Sombral c'est ça! Quant au dosage...Il ne faut pas en rajouter trop sinon le baume va trop durcir et il va être inutilisable...Alors...10 grammes ce sera beaucoup trop alors que 5 devraient passer...Hrm...

J'avais complètement oublier que dans le monde magique, il était facile de faire disparaître des marques quelle qu'elles soient. Mes parents ne savaient pas encore ce que j'avais sous les gants, que j'avais depuis sept ans. Ils ne s'en étaient jamais attardés sur la question mais me demandaient de parfois les enlevés, ce que je refusais catégoriquement. C'est ça qui créait des tensions à la maison.

Severus chercha quelques instants dans son sac, sortant alors un pot en verre portant une substance nacre étrange. Il me le tendit juste après et légèrement sceptique le prit dans ma main. Il m'expliqua après un délai de réflexion que c'était un baume pour effacer des cicatrices, ou des blessures. Il continuait de parler, pendant que j'avais les yeux rivés sur le pot. Je relevais ensuite le visage vers le Serpentard lorsqu'il feuilletait son livre de potion. Je baissais les yeux de nouveau sur le pot de verre et d'un petit sourire je lâchais :

- Merci...

Je restais admiratif devant lui, il avait beaucoup de talents en Potion. Bon, j'étais dans la moyenne, mais lui devait être plus que dans la moyenne, il n'en faisait aucun doute là dessus.

Allons...Il fallait que je trouve le nombre de gramme maximum que l'on pouvait mettre! Je l'avais déjà fais pour d'autre potions alors pourquoi je ne saurais pas le refaire maintenant? Je commençai à me craquer les doigts, comme lorsque j'étais stressé ou que je réflechissais intensément. Encore un de mes nombreux tics....Ceux-là, si je devais les compter, je serais encore là demain... Mais là n'étais pas la question....Alors...7,45 grammes devraient passer....Il faudrait que j'essaye...Mais il faudrait que je fasse au plus vite....Je devais bien ça à Sebastian...D'ailleurs, lorsque ce dernier m'adressa la parole pour me remercier je relevai légèrement la tête vers lui

-Hm? ...Mais c'est tout à fait normal...Après tout, tout le monde a le droit de choisir ce qu'il veut devenir...De temps en temps, des autres personnes essayent de s'imiscer dans la vie de quelqu'un et essaye par un moyen quelconque de le détruire, mais il ne faut pas les laisser faire, ils seraient trop heureux de savoir qu'ils nous "hantent" encore.

Je n'avais aucune idée du fait si il comprenait ce que je voulais dire mais ce n'était pas non plus quelqu'un d'idiot, loin de là....Bien sur, je n'avais pas été très clair, comme dh'abitude en fait vu que je la plupart du temps je réfléchissai pour moi même et ne parlais que très rarement aux autres. Je finis par le lacher du regard, et me remit dans mon livre, ce qui me permit de cacher ma légère honte. D'ailleurs, mes cheveux retombèrent des deux côtés de mon visage, cachant la paleur qui s'y était immiscée

Il relevait légèrement la tête vers moi, m'expliquant que certaines personnes par de quelconques moyens, entraient dans la vie d'autres personnes et tentaient de la détruire. C'est vrai qu'il en connaissait un rayon là dessus à cause des Maraudeurs. Mais je savais que ce genre de personnes ne le faisaient que par plaisir aussi, qu'ils se sentaient plus forts, plus influents sur les autres et qu'ils tournaient mal. Ça finissait comme ça, ou ils avaient peur de subir, ou ils avaient envie d'être forts et méchants. Je les détestais, mais je ne pouvais rien y faire. J'étais violent avec ces gens et je n'y pouvais rien.

Je serrais le pot dans mes mains, je tentais de retenir encore mes larmes et mon coeur battait un peu plus rapidement. Boum boum boum boum.... Je relevais le visage vers Severus, boum boum boum boum boum... Je sentais mon être se gonflé d'une envie de protection envers lui, une envie de le serrer contre moi. Une envie de lui dire Merci.
Mon corps s’exécutait, je m’approchais de lui doucement, les larmes aux yeux et arrivé à ses côtés, je l'enlaçais comme je pus pour ne pas le déstabiliser.

- Ahh merciii Severus !

Il était parfois difficile de me cerné comme garçon tant j'étais versatile. Je venais de le faire comprendre à Severus. Mais très vite mon sourire s'envolait et je finissait par m'effondrer en sanglots. Je me sentais pitoyable de pleurer de la sorte sur l'épaule de ce pauvre garçon qui n'avait rien demander. Je n'osais plus rien dire, je n’écoutais plus que mes sanglots bercés par le silence, secoués par le vent. Je relâchais l'emprise de mes bras sur Severus, les faisant glissés le long de ses bras. Je ne pouvais plus les retenir, j'avais perdu le contrôle. Le rythme de mes pulsations se perdaient dans une course contre la montre et mon corps tremblait au rythme de mes sanglots. Il y avait de la joie, du mépris, de la tristesse dans ce liquide amer qui roulait et inondait mes joues, rougies par le froid et ma respiration saccadée. Mon masque de jeune homme s'effondrait cette fois, laissant à mon interlocuteur découvrir mon vrai moi. Celui d'un enfant perdu, celui d'un enfant déchiré. Un orphelin bouleversé.

Je tournai une des pages de mon livre, bien que je faisais tout sauf le lire, tout en continuant à esssayer de trouver le nombre exact de gramme de griffes de sombrals. Mais en réalité, je me préoccupais plus du fait de savoir si oui ou non Sebastian m'avais compris .Dire que j'avais été clair dans mon explication était tout à fait faux...Je n'avais pas non plus dans l'habitude de parler aux autres, et encore moins de faire le premier pas quand l'un deux se sentait mal...Mais contrairement à mon habitude, je l'avais fais, mais je ne pense pas que j'aurais réagit de la même manière si il ne s'était pas agit de Sebastian...

Soudainement, des bras m'entourèrent, et m'enlacère. Bien que je ne doutais pas du propriétaire de ses bras, je relevai la tête, me demandant bien ce qu'il pouvait lui prendre. Après tout, je n'avais rien fais de miraculeux! Mais il semblait avoir retrouvé le sourire, et c'était ce qui comptait...Quoique...Il ne vallait mieux pas parler trop vite...Son sourire s'effaça, et il commença à pleurer. Je restai stoïque, ne sachant vraiment pas que faire dans cette siuation. Il relâcha ses bras, comme si il n'avait plus assez de force pour les faire tenir et continua de pleurer. Je ne pouvais pas prendre la parole en prenant comme prétexte le fait que je m'excusais de l'avoir peut-être offensé avec mes paroles, vu qu'il m'avait remercié...

Je le regardai encore pendant quelques instants, et finit par passer maladroitement un de mes bras autour de ses épaules. Je ne savais toujours pas de quoi parler, et puis après tout rien ne me disait qu'il avait envie de parler lui aussi, et décidai de ne rien dire, lui laissant le choix de s'exprimer si il en avait l'envie. Voyant qu'il ne semblait pas avoir si chaud que ça, je pris ma baguette et créé une petite flamme qui alla se mettre devant nous, flottant à quelques centimètres du sol. Je commençai à la fixer, alors qu'elle bougeait légèrement au gré du vent.

Un poids en plus se plaçait sur mes épaules et il ne fallait pas être devin pour savoir que c'était Severus. Je le laissait faire, je n'avais pas le courage de toute façon et loin de moi cette idée de le repousser. Et puis, pourquoi je le repousserait ? Mes larmes cessaient petit à petit, pendant qu'une petite chaleur se plaçait entre nous. Les yeux encore flous, je les baissais pour comprendre pourquoi si soudainement il faisait un peu plus chaud. Une flamme, un sort. Je laissais percevoir un sourire, mièvre certes, mais qui me rassurais et qui pouvait rassuré à son tour Severus.

Je me calmais définitivement, et j'essuyais les dernières larmes qui roulaient sur mes joues. D'un petit sourire navré, je dis :

- Je suis désolé. Je crois que je devais pleurer...

Je n'avais pas l'habitude de m'excuser autant, mais dans ces conditions, c'était plus fort que moi. Et puis que dire d'autre ?

- Il y a plusieurs sentiments qui se déchaînent en moi, à commencer par la joie. Il y a des jours ou je regrette de ne pas avoir grandis comme n'importe qui... Pourtant, je me sens bien chez les Lowright, ils sont très gentils et s'occupent de moi comme leur enfant. Mais c'est dur de ne pas savoir qui sont ses vrais parents.

Je me demandais comment j'arrivais à changer de sujet aussi rapidement. Ma foi, je n'avais pas besoin d'être cohérent, mais de tout dire, tout raconter. Eric n'avait pas abordé le sujet, mais j'avais besoin d'en parler. Même si je savais que Severus ne connaissait pas ça non plus. Je relevais les yeux sur lui en affichant un petit sourire. Pour rassurer, sans doute...

Je continuais de fixer la flamme, la suivant des yeux à ses moindres mouvements. J'aurais peut-être du la mettre dans un récipient, mais au moindre mouvement brusque, le verre se serait cassé, et la flamme se serait propagée...Non, la laisser "voler" comme cela était très bien! Qelques instants plus tard, Sebastian s'arrêta de pleurer, et souria. Maigrement certes, mais il souriait!

-Je...Ce n'est rien...

Oui ce fut tout ce que je trouvais à dire, mais en même temps qu'est ce que je pouvais lui sortir? De toute façon, il reprit la parole, sauvant quelque peu la situation dans laquelle j'étais. Je préférais nettement lorsqu'il parlait en tout cas...Mais évidement, tout le monde n'aimait pas parler, par exemple moi....Alors quand je tombe sur quelqu'un qui n'aime pas parler, ce n'est pas très évident de tenir une conversation...Mais avec Sebastian et Eric c'est comme si cela venait tout suel, je n'avais pas besoin de réfléchir pendant des heures, ni à surveiller mon comportement, comme je le ferai avec d'autres.

Il semblait heureux dans la famille dans laquelle il était tombé. Il avait eu beaucoup de chance de bien tomber, à mon avis, cela n'arrivait pas à tout le monde...Quoique lorsqu'une famille décide d'adopter un enfant, ce n'est pas parce qu'ils ne les aiment pas...Sinon cela n'aurait aucun sens! Mais il ne faut pas chercher à comprendre les gens... Ils sont beaucoup trop compliqué...Après tout, tout le monde pense différement des autres et l'on ne trouvera jamais quelqu'un qui est exactement comme nous! Dans un sens, je pouvais comprendre que s'était dur de ne pas savoir qui était les parents, mais déjà cela changeait si les parents étaient morts ou avaient décidés de ne pas prendre en charge l'enfant...dans le premier cas, il est sûr que l'on avait une plus grande estime de ses parents que dans la deuxième! Mais dans un autre sens, moi j'aurais bien voulu ne pas connaître mes parents...ou mon père en tout cas, mais je pense bien que ce ne soit pas le cas de tout le monde...

-Pour ma part, cela ne me dérangerais pas de ne pas les avoir connus...Mais évidemment, je dis ça en connaissant leurs caractères et leurs manières...j'imagine bien que si j'étais dans ton cas et que si je ne savais strictement rien d'eux, je ne dirais pas ça...

J'étais surpris de sa façon de penser au fait de ce que cela pouvait faire d'être orphelin et de ne rien savoir de ses parents biologiques. Bien sûr, parfois je me disais que ça ne servait à rien, qu'il ne m'aimaient peut-être pas... Ou parfois je me disais qu'ils n'avaient certainement pas le choix, que c'était probablement pour me protéger de quelque chose...

- Ça peut-être une bonne chose de ne pas connaître ses parents biologiques. Mais pourtant, on a envie de les rencontrer.

J'étais cependant ravi du comportement de Severus. Peut-être que Eric le prendrait de la même façon ? Je lui en parlerait une fois. Je pensais qu'on ne me comprendrait pas; pourtant, on essayait de se mettre à ma place. Je me sentais aussi soulager, j'avais un poids en moins sur mon dos. Je remerciais Merlin de m'avoir fait rencontré des gens compréhensifs, gentils et amicaux.

- Je suis content de vous avoir comme amis.

Souriant, je ne faisais pas attention à la flamme et je sautais littéralement sur Severus. Oui, je pouvais au moins avoir une source de bonheur. On tombait et je me retrouvais sur lui. Je posais mes iris rouges dans ses Onyx, laissant pour seule réponse le silence. Plus je l'observais, plus mon visage se rapprochait du sien. Il y avait une émotion qui prenait place au fond de moi, qui devenait de plus en plus présente...

Je tiltais enfin et je me relevais très rapidement, m'éloignant de Severus.

- Ah, désolé !! Dis-je, d'un sourire navré.

Je me sentais tout d'un coup très gêné par la situation et je détournais le regard en rougissant. Mais qu'est ce qu'il me prend .?!

Il était évident que n'importe qui ne connaissant pas leurs parents, chercherait à savoir qui ils étaient, même si ils l'avait abandonnés...Après tout, c'est normal de vouloir savoir qui sont nos parents...Mais parfois il ne vaut mieux rien savoir...Pour garder une meilleure estime d'eux...J'eu un léger sourire en l'entendant employer le terme "ami" envers moi. Pas que je trouvais cela ridicule, au contraire! J'étais heureux du fait qu'il me reconnaisse comme quelqu'un de tel! J'avais plutôt tendance à me sous-estimer et de me dire que personne ne me méritait...Bien que je continuais de me dire que Sebastian et Eric mériteraient beaucoup mieux que moi...Quoiqu'il en soit, ils ne semblaient pas s'en plaindre pour le moment.

Alors que je me tournais vers lui pour lui répondre, je le vis sourire et me sauter dessus. N'ayant pas le temps de faire quoique ce soit si ce n'est cligner des yeux, nous tombâmes et je me retrouvai en quelques secondes à tarre, Sebastian sur moi. Bon il ne semblait n'avoir rien de cassé, et moi non plus...

Je levai légèrement les yeux, et tombai sur le regard de Sebastian. Nous nous fixâmes pendants quelques instants, et je ne fis absolument rien pour me reculer, préférant plonger dans son regard rouge. Un silence s'installa, alors qu'il se rapprochait de plus en plus. Je ne pensai pas pendant une seconde à me bouger de là, quelque chose me poussant à rester là, à le laisser faire.

Soudainement, il se releva, et s'excusa tout en s'éloignant quelque peu. Je restai encore à terre durant une poignée de secondes, essayant de comprendre pourquoi je ne m'étais pas relevé plus tôt. Je me levai à mon tour et détournai le regard, le fixant sur la flamme qui était toujours au même endroit. Contrairement à mon homologue, je ne rougissait pas mais pâlissai à la place, ou du moins c'est ce que je pensais vu que c'est ce qu'il se passait tout le temps lorsque j'étais gêné.

-Je...ce n'est rien...

Finissais-je par lui lancer juste après avoir déglutit. Lui dire que je lui en voulais serais mentir, tout comme si je disais que je n'avais pas apprécié son geste. J'avais même plutôt aimé ce qui venait de se passer...Quoique, ça je n'allais pas non plus le dire à voix haute...Après quelques instants, je tournai la tête vers lui et le regardai. Ne sachant pas très bien ce que j'allais faire, je ramassai mes affaires, et allai vers lui, avant de lui prendre la manche

-Reste...S'il te plaît....

Pourquoi je lui disais ça? Il ne semblait pas vouloir partir, mis à part le fait qu'il s'était un peu éloigné en se relevant...

J'écoutais le son de mon coeur devenir fou. Je clignais des yeux, surpris de mon geste. Et maintenant, je faisais quoi ? Et si ça l'avait déranger, qu'allait-il se passé ? Je serrais légèrement les mains, gêné. J'avais certainement fait une belle connerie. Ça ne m'étais pas encore arrivé ce genre de chose, j'avais complètement perdu le fil de mes pensées. Fixant toujours l'horizon, le regard dans le vague, je ne pouvais réfléchir correctement. En fait, je ne réfléchissais plus du tout, j'étais complètement perdu ailleurs, dans un autre monde.

Je n'étais jamais tombé amoureux, il m'étais donc impossible de savoir si c'était ça ou juste un simple moment d'égarement parce qu'il avait été gentil avec moi, ou bien cette envie d'être protecteur avec lui... Je tentais de trouver une réponse tangible et je ne pouvais me faire à l'idée que c'était de l'amour, plus qu'amicale. Ce n'était pas ça, non. Du moins, je me le faisait croire.

Je suis un idiot.

Quelque chose agrippait ma manche et je me tournais vers l'interpellant. Mon coeur faisait un bond de dix mètres et mes carmins se perdaient dans ses yeux sombres dévoilant une détresse. Que devais-je faire ? Je n'avais aucune intention de partir, je m'étais juste éloigné de quelques centimètres... J'attendrissais mon regard avec un petit sourire fendu sur les lèvres.

- Mais je n'ai pas l'intention de partir...

Je prenais sa main, gentiment en continuant de le regarder dans les yeux. J'avais l'impression d'être quelque part ailleurs qu'ici, dans un autre monde ou rien ne pouvait interférer ce moment. Nous étions les seuls sur cette planète en ce moment même... Je laissais une main déplacer une mèche des cheveux de Severus, collée à son visage.

Ai-je finis par comprendre ce sentiment ?

Qu'est ce que je venais de faire? Je m'étais laissé allé, et voilà le résultat..Si ça se trouve il me remballera dans moins de deux secondes...Mais surtout, qu'est ce qui m'arrivait? Ce n'est pas comme si s'était mon comportement normal...Et pourtant, je n'arrivais pas à le lâcher des yeux...Pourtant, je ne ressentais pas la même chose que lorsque j'étais avec Lily, s'était totalement différent...J'avais l'impression que dans ce cas-ci c'était...plus fort? J'avais toujours cherché quelqu'un qui serait à mes côtés et qui m'accepterait comme j'étais...Aurais-je trouvé? Je ne lâchais toujours pas sa manche, m'accrochant à elle comme à une bouée de sauvetage.

Il n'avait pas l'intention de partir, du moins c'est ce qu'il venait de me déclarer, ce qui me rassura. je n'avais pas la moindre envie de me retrouver seul face au Lac après ce qu'il venait de se passer, et juste après ce que je venais de faire...Il finit par prendre la main qui s'était accrochée à sa manche et le doute qui s'était insinué en moi se dissipa aussi vite qu'il était venu. A ses côtés je me sentais beaucoup plus en sécurité...Je savais que j'avais tendance à être naïf et que je n'osais pas me rebeller contre les autres, alors que Sebastian lui ne semblait pas hésiter une seule seconde...Etait-ce pour cette raison qu'il m'attirait? Parce qu'il avait été protecteur envers moi? Pourtant, je ne le connaissais pas si bien que ça...Peu importe après tout, je venais enfin de trouver quelqu'un qui me comprenait, me ressemblait même, bien qu'il semblait avoir plus souffert que moi...

Je continuais de le fixer alors qu'il remettait une de mes mèches en place, n'osant pas bouger de peur que tout s'interrompe si je le faisais. Lorsqu'il eut fini, j'hésitai quelques instants, avant de me blottir contre lui, chose que je rêvais de faire depuis un bon bout de temps, sans pour autant le réaliser. Je me sentais extrêment bien contre lui, oubliant tout ce qui avait pu pourrir ma journée, profitant un maximum de se chaleure humaine

-Merci...

Il y avait une personne dans ce bas monde qui pouvait comprendre la souffrance physique ou morale. Il était devant moi et me fixait. Je ne pouvais plus détacher mon regard du sien, je venais de me noyé dans ces pierres précieuses. Sombres, mais aussi tentatrices. Severus se blottissait dans mes bras et surpris, je restais un moment paralyser puis je l'enlaçait de mes bras. Je posais ma tête sur la sienne, passant une main dans ses cheveux, comme un geste qui rassure, comme un geste protecteur.

Il devait certainement entendre les battements de mon coeur, qui battaient relativement vite. Mais je résistais. Je résistais à l'envie de relever son visage, de goûter à quelque chose d'interdit. Ses lèvres. Je fermais les yeux, non il n'était pas question d'y penser ! Ressaisis toi un peu Seb' !

- Pourquoi me remercies-tu ? Tu n'as pas besoin de le faire. Dis-je, d'une voix calme.

Où était la nécessité d'ailleurs ? Il n'avait pas besoin de me remercier. Je le serrait plus contre moi, comme si j'avais peur qu'il s'envole, comme pour me rendre compte que c'était bien la réalité. Pour les filles, j'étais très inaccessible et je disparaissais sans cesse, les fuyants. Je m'étais bien fait comprendre que ce genre de filles n'étaient pas mon style. De savoir que j'avais un faible pour le Serpentard qui était blotti contre moi, était relevé de la folie et pourtant, je ne pouvais plus le renier. Comment faire maintenant pour ne pas brusquer les choses ?... Se retenir de faire une bêtise sans doute. Avancer pas à pas... Mais c'était plutôt délicat et difficile.... Il fallait donc résisté.

Je ne faisais plus attention à rien, si ce n'est à la personne en face de moi. Quelques secondes plus tard, je sentis un poids en plus sur ma tête. Devinant qu'il s'agissait de Sebastian, je fermai les yeux, et me blotti encore un peu plus contre lui. J'étais coupé de tout, mais je ne demandais que ça, je ne cherchais que la présence de Sebastian. Finalement, je ne regrettais pas du tout le fait d'avoir été vers lui et Eric l'autre jour...

-Tu aurais très bien pu t'en aller...

Lui dis-je, en relevant légèrement la tête. Je le regardai pendant quelques instants me demandant à quoi il pensait exactement pour le moment. En le regardant comme cela, je remarquai qu'il devait avoir la même taille que moi, ou alors il était légèrement plus grand...Mais là n'était pas la question...Je me retrouvais comme un chiot abandonné qui venait de trouver un maître...quoique, la comparaison n'était pas si géniale que ça...Je ne voulais pas qu'il s'en aille, je ne voulais même pas le lâcher. J'aurais voulu rester éternellement près de lui, et tout faire pour qu'il soit heureux, comme par exemple mettre au point ce baume afin que ses traces disparaissent au plus vite, si c'était ce qu'il voulait. Mais j'avais surtout peur de faire la même erreur qu'avec Lily...A cette pensée, je me blottissai encore un peu plus contre lui, comme pour l'empêcher de le laisser partir autre part. Je ne voyais plus qu'une seule chose : lui, et le désirait plus que tout. Etait-ce contre nature? ...Non, et puis de toute façon qu'est ce que cela pouvait bien faire? Je n'allais pas le laisser s'en aller pour une raison débile. Non, cette fois-ci, j'irais jusqu'au bout de ce que je voulais faire, quoiqu'en dise les autres et quoiqu'ils fassent. Je n'avais plus envie qu'ils s'imiscent dans ma vie. Et je ferais tout pour qu'ils ne s'imiscent pas dans celle de Sebastian.

Il relevait légèrement la tête tout en me disant que j'aurais très bien pu partir. Je le laissais levé sa tête avec aise, tout en baissant le visage vers lui. M'en aller... Loin de moi était cette idée, même avec ce qu'il venait de se produire, je n'aurais pas eu l'idée de partir. Je me suis excusé, et j'aurais sans doute continuer si jamais cela n'aurait pas suffit. J'étais courageux, quoi qu'on en dise. D'ailleurs, on l'avait bien souvent remarquer, je ne me laissais pas faire, je n'étais pas docile.

- Loin de moi était l'idée de partir. Lui répondis-je, un sourire fendu sur les lèvres.

Il se coinçait encore plus contre moi, pendant que je lui parlait. J'étais encore un peu surpris, mais cet effet disparaissait aussi vite. Ca faisait longtemps que je ne m'étais plus sentis aussi bien. Cette proximité était plaisante, voire, addictive. J'avais un besoin, un besoin de lui constant. Je le serrait contre moi, l'entourant de mes bras.

- Je ne partirais pas... Murmurais-je, prêt de son oreille.

Etais-je en train de rêver? Je n'en avais pas l'impression et s'était tant mieux...Mais je ne m'étais pas sentis aussi bien depuis si longtemps que c'était à peine croyable. Et puis, où était passée ma mauvaise humeur, mon envie de solitude? Il me serra encore plus contre lui, comme je l'avais quelque secondes avant, et je fermai légèrement les yeux, lâchant un soupir de soulagement. Ce n'était pas un amour fraternel que j'avais envers lui, loin de là, et il en étais apparement de même pour lui.

"Je ne partirai pas" c'est ce qu'il venait de dire, me rassurant par la même occasion. Pas que je doutais de lui, mais plutôt que je doutais de ma capacité à savoir le garder. Mais une autre question se posait aussi : qu'en penserait Eric? Après tout, Sebastian était son meilleur ami, et je n'avais pas la moindre intention de faire quelque chose qui puisse me le mettre à dos...En même temps, il était maintenant trop tard pour reculer, et je n'avais pas la moindre envie de laisser partir le Serpentard si facilement.

J'avais envie de Sebastian, et il fallait que je fasse le premier pas cette fois-ci. Je relevai une nouvelle fois la tête vers le sixième année, sans pour autant faire quoique ce soit d'autre. Alors que j'étais au fond de tout, que je pensais que je ne saurais plus remonter, il était arrivé. Il était venu vers moi lors du bal d'Halloween. Pourquoi n'avais-je jamais fais attention à lui?

-Vraiment?

lui lançais-je, avec un sourire que je n'avais plus affiché depuis longtemps, tout en rapprochant mon visage du sien.

Mon coeur battait plus sereinement. Je me sentais plus ravi, mieux que pendant la symphonie qu'il venait de faire. Je ne pouvais effacer mon sourire et je ne voulais plus lâcher celui que je tenais dans mes bras. Je me sentais bien et je n'avais rien d'autre de mieux à me dire. Je n'avais pas trouver de définition propre à ce que je ressentais en ce moment même. Ressentir cette émotion qui nous submerge comme une vague géante et vous emporte avec elle, est quelque chose de fabuleux.

Maintenant, si tout se concrétisait, une autre question venait à l'esprit : comment le dire à Eric ? Je savais que pour le moment, mon ami refusais de sortir et restait cloîtré dans les dortoirs de Serpentard, affalé sur son lit et ne bougeait pas de là, un regard vide. J'avais pensé à une hypothèse, comme le fait qu'il soit tombé amoureux... Mais de qui, ça, c'était plus compliqué à savoir. Je laissais cette histoire de côté et revenais à la réalité lorsque Severus relevait de nouveau la tête en me posant une question. Il souriait et soudainement, le trouvait plus attirant lorsqu'il souriait. Il rapprochait son visage et j'avais bien compris où il voulait en venir. Tout en rapprochant mon visage comme lui, je laissais mon sourire revenir et presque dans un murmure, les lèvres se frôlant, je laissais echapper :

- Oui, vraiment...

Et nous scellions nos lèvres. C'était mon premier baisé, le seul qui nous rendait ensuite addict à ce goût, à cette texture. Mon coeur recommençait sa symphonie de la chamade et instinctivement, mes mains se plaçaient sur son visage. Je n'avais, à ce moment précis, plus tout du envie de détacher mes lèvres des siennes. C'était plus que toutes mes espérances, plus que ce que j'avais imaginer jusque là. C'était le paroxysme du bonheur, intense, brûlant. J'en perdais mes moyens et laissais mon corps à son libre arbritre, entre-autre laissé mes mains parcourir son visage, ses cheveux, son dos. Ses lèvres douces C'était comme traverser un pont en arc-en-ciel, en voir de toutes les couleurs. Plus rien ne comptait, à part ces lèvres douces...

Je ne pouvais plus lâcher du regards les deux yeux carmins de Sebastian, comme hypnotisé par ceux-là. Je ne voulais pas regarder autre part, je ne voulais pas quitter cette "vue". Si quelqu'un passait par là, il se demanderait sans doute ce que nous étions en train de faire...Mais je n'en avais que faire. Pourquoi ferais-je attention à eux? Et puis je n'avais pas de raisons de penser que quelqu'un passerait par là...A l'heure qu'il était et vu le temps qu'il faisait, personne n'irait mettre son nez dehors.

Il avait aussi avancé son visage du mien, tout en me répondant. Il était tout proche, et j'en profitai pour le dévisager encore une fois. Je fermai les yeux alors que Sebastian posait ses lèvres sur les miennes. Je dégageai un de mes bras, et en profitai pour passer ma main dans ses cheveux. Si l'on m'avais dit deux jours plus tôt ce qu'il se passait maintenant je n'aurais jamais cru la personne et je l'aurais envoyée bouler plus loin...

Il passait inlassablement ses mains sur mon visage, de même que les miennes dans ses cheveux. Cette sensation était...Indescriptible. Ce n'était pas lui et moi, non, c'était nous. Bien que je continuais de penser que Sebastian était supérieur à moi. Qu'est ce qu'il appréciait chez moi? Je ne le savais pas, mais je n'allais pas m'en plaindre...J'étais heureux de l'avoir pour moi. Bien que je devrais faire attention de ne pas délaisser Eric, qu'il ne se sente pas rejeté. Je ne savais toujours pas ce qu'il allait en penser et si Sebastian comptait ou non lui dire. Sebastian...Un nom, qui avait pourtant plus d'importance que n'importe quoi.

Ses lèvres étaient si..Tentantes? Je ne voulais pas que cela s'arrête, que le temps s'arrête, même si je savais que s'était impossible. Je n'avais plus qu'une seule chose en tête, qui effaçait toutes les autres.

-Sebastian...

Je pouvais ressentir tellement de choses dans sa voix, notamment le sentiment de bonheur intense, celui qu'on ne voit que dans les films romantiques où les deux personnes qui n'osaient s'avouer leur amour l'un pour finissaient par le faire à la fin avant le générique. J'en avais tellement vu de ces films avec ma mère. Oui, aujourd'hui je pouvais les considérer comme mes parents, comme ma vraie famille. Il n'était pas question de pensé à ça pour le moment. Tendrement je lui sourit, passant une main sur son visage.

Je pouvais me perdre dans ses Onyx brillants, à la fois de joie et de bonheur. Je ne resterais jamais de glace face à ses yeux, jamais. Mon coeur en perdrait ses moyens chaque fois que je les rencontrerais. Je n'avais pas envie que tout se termine, j'avais plutôt envie que ça dure longtemps, aussi longtemps que ça le permet. Je ferais tout pour le protéger, je ferais tout pour que ça dure, tout pour ne pas le perdre. Je déposais un baiser sur son front et je le serrais contre moi.

Ne me laisse jamais.

J'inhalais profondément son odeur, mélangée à celle de l'herbe et des arbres. Je le voudrais toujours à mes côtés, je voudrais toujours lui tenir la main et le défendre, peu importe les ténèbres.

Je te veux... Pour toujours.

C'était l'effet de l'amour, ça rendait fou, ça faisait l'effet d'une drogue dont on devenait vite accroc. Cette drogue c'était lui, c'était Severus.

- Je...

Un blocage... Était-ce trop tôt pour le dire ? Oui mais...

- Je te veux à mes côtés... Autant de temps qu'il le faudra.

Pourquoi pas dire "Je t'aime" tout simplement ?

Je n'avais aucune envie de bouger, il me proposerait de rester comme ça durant toute la journée que j'accepterais sans hésitations. J'avais attendu quelqu'un comme Sebastian, et il était venu vers moi, il avait fais le premier pas alors que je n'avais strictement rien fais pour être sympathique envers lui avant l'autre jour...Savait-il quelques jours avant ce qui allait se passer? Je n'en avais pas l'impression, ou alors il avait bien joué son jeu! Mais surtout...l'aurais-je remarqué si je n'avias pas insulté Lily? Je n'avais pas la moindre envie que le Serpentard ne pense qu'il soit un bouche-trou, car il ne l'était guère.

Guide moi...

Oui, guide-moi, je n'avais jamais su prendre la bonne décision, et je prenais souvent la mauvaise sans même m'en rendre compte...C'était une certitude, il m'aiderait à remonter la pente, et je ferais tout pour l'aider lui aussi, quoique je doive faire...Je ferais tout pour lui..D'ailleurs, il faudrait que j'aille voir Rosier pour lui dire que je n'avais plus l'intention d'être avec eux...Enfin, je n'allais pas lui sortir ça tel quel, il fallait que je trouve quelque chose de mieux formulé, mais ce n'était pas un problème, plus maintenant...Je voulais faire ce que je voulais, ne plus servir de pantins à ces Serpentards qui ne cherchaient qu'à avoir de nouveaux sorts...

-Je resterai...Autant de temps que je le pourrai...

Je relevai la tête vers lui, ma main ne quittant toujours pas ses cheveux. Je voulais "apprendre" tous ses traits, savoir recconaître ses pas, pour la voix, il n'y avait aucun problème, je la reconnaissait déjà entre mille...Mais il y avais toujours une chose qui me posait problème : Eric. Je ne cessais de me dire qu'il allait le prendre mal.

-Je...Tu crois qu'Eric réagira bien? Je n'ai pas envie de lui faire du mal, d'une façon ou d'une autre...

Ce qui était totalement vrai. Il était le meilleur ami de Sebastian!

Je finis par poser ma tête sur son épaule, et fermai légèrement les yeux.

Je resterai...Autant de temps que je le pourrai...

Cette phrase provoqua un sentiment de bonheur plus fort. Je lui sourit alors, oubliant un peu le reste. Il comptait énormément, mais il ne fallait pas que j'oublie Eric, qui semblait perdu ces temps-ci. Je ne savais pas vraiment ce qu'il allait penser de tout ça, mais j'étais certain qu'il le prendrait normalement, si pas un peu étonné au début... Mais il finirait par accepter, ce ne serait qu'une question de temps. Et puis, lui et moi on se connaissait depuis six ans, on se complétait, j'étais même persuadé qu'il l'accepterait. Severus semblait s'inquiéter pour Eric, ce que moi je n'étais pas capable de faire. Il posait sa tête sur mon épaule tandis que je lui répondait doucement :

- Rassure-toi, il le prendra bien. Ça fait six ans que je le connait, il est très compréhensif, même si pour le moment il est bizarre...

Il était d'ailleurs assez important que je continue de le poussé à avouer pourquoi il était dans cet état. Il n'était pourtant pas du genre à être dans cet état pour si peu... Ou alors... Je finissais par croire qu'il était vraiment amoureux, vu son air de zombie lorsque je le voyais... Il n'était pas étonnant qu'un de ces jours il finirait par me dire qu'il s'agissait bien de ça. Enfin, ce ne sera bientôt plus un mystère.

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